Château d’eau

Il y a bien longtemps que l'eau du Dolo ne coule plus dans mes veines. Autrefois cette sève venait de l'étang de la Chaize. Elle était l'oxygène des Abattoirs. Je me suis enraciné ici et toujours excentré dans ma ville. Ma rouille déplait à certains. Mes reflets plaisent à d'autres.

Je me sens quelques fois rejeté par mon apparence. On peut dire qu'elle a fait couler beaucoup de sang sous les ponts. Je reste quand même un fidèle repère pour mes Bressuirais. Ils rêvent de me mettre en lumière et m'imaginent en montgolfière, me voient comme un bulbe d'ail ou de tulipe. Fait de béton. Prêt à s'envoler, à s'épanouir. J'ai atterri ici. Et la nuit, je vole et je contemple ma ville, j'ouvre grand l'oeil.

De plus en plus grand et j'aperçois le clocher de l'église puis j'observe la courbe de sa coupole et je m’approche si près et je finis par observer la granulométrie du granite.